Archives de Tag: Famille

Nous sommes l’étincelle / Vincent Villeminot

Présentation de l’éditeur :

2025 : une partie de la jeunesse décide de partir vivre en forêt, dans des villages autonomes. Leurs seules politiques : l’amitié et la liberté.
2061 : Dan, Montana et Judith vivent dans une cabane avec leurs parents. Ils chassent, pêchent et explorent les ruines alentours. Mais un jour, les enfants sont enlevés par d’inquiétants braconniers. Quand leurs parents décident de partir à leur recherche, c’est le passé, le présent et le futur de ce monde qui se racontent et s’affrontent.

Extraits :

« Daniel songe aux loups. Les loups sont une meute qui tue, mange, dont les membres se protègent mutuellement, mais qui abandonne les plus faibles, les vieux et les débiles, sacrifie les femelles aux mâles, les dominés aux dominants, les jeunes aux adultes. Les loups ostracisent certains des leurs, parfois, s’entredévorent quand le gros gibier manque, pour limiter la population de la meute. »

« Notre monde est le vôtre : nous ne pouvons nous en retrancher, mais nous choisirons des lieux, des déserts, des silences, des bibliothèques, des jardins où nous pourrons vivre ; dans les marges ; nous laissant transformer, lentement, durablement par cette vie commune, politique. Et notre seule communauté politique sera désormais l’amitié. »

Mon avis :

Il y a de tout dans ce roman d’anticipation qui contient l’histoire de trois générations… moi j’y vois surtout l’espoir d’un monde plus humain et aussi le fervent espoir que la jeunesse saura en trouver le chemin. Amour de la liberté, de la famille aussi mais vivre en marge du monde dans la forêt est-ce une solution? La question reste posée à l’Avenir…
Le roman est classé Adolescents mais non il est pour les jeunes de 12 à 102 ans… 🙂

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Classé dans Littérature française

Les héritiers de la mine / Jocelyne Saucier

Présentation de l’éditeur :

Eux, c’est la tribu Cardinal,. Ils n’ont peur de rien ni de personne. Ils ont l’étoffe des héros … et leur fragilité.
Notre famille est l’émerveillement de ma vie et mon plus grand succès de conversation. Nous n’avons rien en commun avec personne, nous nous sommes bâtis avec notre propre souffle, nous sommes essentiels à nous-mêmes, uniques et dissonants, les seuls de notre espèce. Les petites vies qui ont papillonné autour s’y sont brûlé les ailes. Pas méchants, mais nous montrons les dents. Ça détalait quand une bande de Cardinal décidait de faire sa place.
— Mais combien étiez-vous donc ?
La question appelle le prodige et je ne sais pas si j’arrive à dissimuler ma fierté quand je les vois répéter en chœur, ahuris et stupéfaits :
— Vingt et un ? Vingt et un enfants ?
Les autres questions arrivent aussitôt, toujours les mêmes, ou à peu près : comment nous faisions pour les repas, comment nous parvenions à nous loger, comment c’était à Noël, à la rentrée des classes, à l’arrivée d’un nouveau bébé, et votre mère, elle n’était pas épuisée par tous ces bébés ?
Alors je raconte …

Extrait :

« Notre mère, elle n’avait pas le temps. Elle nous avait préparé son repas des grands jours et c’est à peine si on pouvait la voir derrière sa table gargantuesque, tellement la fatigue de toute une vie la rendait invisible. »

Mon avis :

Roman choral où, pour moi, le problème est que je ne sais pas toujours très bien qui est le personnage qui parle.
Entre les noms, les surnoms, les grands, les moyens, les petits… j’ai eu beaucoup de mal à m’y retrouver dans cette (grande) famille qui heurte un peu ma logique.
Tous les personnages de cette fratrie ne s’exprimeront d’ailleurs pas.
Perso, il me manque un prénom au démarrage de chaque voix pour comprendre plus facilement.
Mais j’ai aimé cette histoire où on ne comprend que vers la fin ce qui en est réellement le fil…

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Classé dans Littérature canadienne (francophone)

La femme qui fuit / Anaïs Barbeau-Lavalette

Présentation de l’éditeur :

Elle s’appelait Suzanne Meloche et était née en 1926 à Ottawa. Un jour, elle décida, d’une manière radicale, de suivre sa propre voie, abandonnant ses enfants. Afin de remonter le cours l’existence de cette grand-mère qu’elle n’a pas connue, Anaïs Barbeau-Lavalette a engagé une détective privée et écrit à partir des indices dégagés. 
Elle nous confie, à travers le portrait d’une femme explosive, restée en marge de l’histoire, une réflexion d’une intensité rare sur la liberté, la filiation et la création. Un texte en forme d’adresse, directe et sans fard, à celle qui blessa sa mère à jamais.

Extrait :

« Parce que je suis en partie constituée de ton départ. Ton absence fait partie de moi, elle m’a aussi fabriquée. Tu es celle à qui je dois cette eau trouble qui abreuve mes racines, multiples et profondes.
Ainsi, tu continues d’exister.
Dans ma soif inaltérable d’aimer.
Et dans ce besoin d’être libre, comme une nécessité extrême.
Mais libre avec eux.
Je suis libre ensemble, moi. »

Mon avis :

C’est un roman biographique et c’est une longue lettre adressée à une morte. L’auteur raconte la vie de sa grand-mère. Elle lui parle à la deuxième personne du singulier :

« Tu…
Ton absence…
Et puis un jour, tu meurs… »

Ce texte raconte l’histoire d’une femme rebelle, née en 1926 elle n’accepte pas le destin de femme à cette époque et elle ira même jusqu’à abandonner ses enfants pour suivre sa route.
C’est une artiste et une battante qui veut vivre SA vie. Elle estime en valoir la peine et en avoir le droit.
Mais elle laisse des âmes blessées dans son sillage…

C’est de l’Histoire aussi, l’Histoire de la condition féminine qui a heureusement beaucoup évolué au cours du 20e siècle. Mais il reste du travail à faire…

On peut comprendre, à notre époque, le mal-être de cette femme talentueuse et sensuelle qui est étouffée par la vie de « famille » si l’on peut dire car son mari s’est éclipsé en la laissant responsable de deux enfants. Malgré cela j’ai du mal à accepter l’abandon total de ses enfants, elle ne veut même pas leur parler…
Pour ma part, je reste sur une interrogation… N’a-t-elle rien regretté? Qui sait…

Le roman est bon, belle écriture, très agréable à lire. On se dit que l’auteur a bien hérité de sa grand-mère son talent et elle lui fait honneur.

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Classé dans Littérature canadienne (francophone)

Les disparus / Daniel MENDELSOHN

 

4e de couverture

Extraits

 

« c’était un 29 février : un jour qui n’existe pas la plupart du temps, un jour qui, comme un vaisseau fantôme dans un conte, surgit de nulle part pour disparaître avant qu’on ait eu la chance de saisir ce que c’était ; un jour hors du temps. »

 

Mon avis

Un livre que j’ai commencé pas convaincue de le finir (gros pavé de 930 pages) pas spécialement pour le nombre de pages (j’en lis de bien plus imposants) mais parce que je pensais : peut-on écrire autant de pages sur des gens disparus depuis plus d’une cinquantaine d’années?

Mais voilà cette enquête est passionnante et tout ce travail, ces interviews de personnes très âgées qui ont parfois refoulé leurs souvenirs pendant toutes ces années et ces souvenirs patiemment assemblés finiront par donner leur réponse à l’auteur, à sa famille et à nous, lecteurs qui avons eu l’impression d’appartenir à cette famille…

J’ai aussi appris des tas de choses sur l’holocauste ; il ne faudrait jamais oublier pour que jamais, jamais cela ne se reproduise… et pourtant!

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Classé dans Littérature américaine (USA)

Hôtel Olympia / Elisabeth Vonarburg

Quatrième de couverture :

De ses années d’enfance vécues à l’hôtel Olympia, Danika n’a aucun souvenir sinon ceux de ses rêves, dont elle ne sait départager la réalité de la fantasmagorie. Ces tantes, ce grand-père, tous les personnages qui peuplaient l’hôtel ont-ils réellement existé ? Quant aux années de pensionnat qui ont suivi, Danika en garde un goût amer en raison des trop rares visites de son père, Stavros, et de l’absence totale de sa mère, Olympia.

Quarante ans plus tard, à Montréal, Stavros resurgit dans la vie de Danika pour lui apprendre qu’Olympia a disparu et qu’elle doit reprendre la direction de l’hôtel. Ulcérée par cette situation absurde — elle n’a rien à faire de cette histoire — , Danika retourne à l’hôtel Olympia avec la ferme intention de renoncer à cette charge. Or, dès son arrivée, Danika réalise que de puissantes forces sont à l’oeuvre.

Tout en renouant avec les membres de sa famille — non seulement ils existent, mais ils n’ont pas vieilli d’un iota ! — , Danika découvre que ses rêves les plus surréalistes sont tout aussi réels : le jardin extérieur se transforme parfois en « autre chose », et elle peut littéralement « entrer » dans les tableaux qui ornent les couloirs de l’hôtel? cet Hôtel qui rêve, lui aussi !

Extraits :

« Vous avez déjà vu quelqu’un lire dans le métro, dans un autobus ou dans un lieu public quelconque, n’est-ce pas Nikai ? Comme ils sont dans leur bulle. Ils ne sont pas là. Ils sont dans l’histoire. Ils s’y donnent. Leurs rêves, leurs désirs s’y mirent et, en s’en nourrissant, ils la nourrissent. »

Mon avis :

L’histoire se passe dans un univers clos (l’hôtel).

De quoi parle ce roman, est-ce un roman de SF, de Fantasy, fantastique, mythologique? C’est tout cela ensemble et cependant très ancré dans le monde actuel!

Une écriture qui sous-entend beaucoup de choses mais laisse au lecteur le soin de découvrir ce qui les relie entre elles… On saute du présent au passé et cela nécessite un effort pour bien suivre l’histoire. On est plongé dans une atmosphère onirique dont il est très difficile de s’extraire… Il faut prendre son temps pour bien comprendre et apprécier à sa valeur ce livre, il faut le vivre…

J’ai aimé que le personnage phare soit une femme de plus de 50 ans, c’est peu courant et c’est dommage, elles ont encore beaucoup à dire!

Une belle découverte…

Une critique à lire :

https://nevertwhere.blogspot.be/2014/11/hotel-olympia-elisabeth-vonarburg.html

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Classé dans Littérature canadienne (francophone)

L’étrange vie de Nobody Owens / Neil Gaiman

Quatrième de couverture :

Nobody Owens était presque encore un bébé quand sa famille a péri sous la lame du plus célèbre des tueurs de Londres, le Jack. La nuit du drame, il est cependant parvenu à se réfugier dans un cimetière, où un couple de fantômes l’a recueilli et l’a élevé comme l’un des leurs, sous l’oeil bienveillant de Silas, son ami ni vivant ni mort. Mais cette période heureuse est aujourd’hui révolue, car le Jack rôde toujours, et l’heure est venue d’aller l’affronter une bonne fois pour toutes. À l’extérieur…

 

Extraits :

« – IL se tuent, tu veux dire?
Bod avait une huitaine d’années, les yeux curieux et bien ouverts, et il n’était pas idiot.
– Absolument.
-Et ça marche? Ils sont plus heureux une fois morts?
– Parfois. La plupart du temps, non. C’est comme les gens qui s’imaginent qu’ils seront plus heureux en allant vivre ailleurs, mais qui apprennent que ça ne marche pas comme ça. Où que l’on aille, on s’emmène avec soi. Si tu vois ce que je veux dire. »

« – Comment tu t’appelles ?
– J’ai pas de pierre tombale, dit-elle en abaissant les coins de la bouche. Je pourrais être n’importe qui, pas vrai ?
– Mais tu as bien un nom.
– Liza Hempstock, pour vous servir, fit-elle d’un ton aigre. C’est pas trop demander, tout de même. Un petit quelque chose pour marquer ma tombe. Je suis juste là, tu vois ? Y a rien que des orties pour montrer où je repose. »

« Bod frissonna. Il avait envie de prendre son tuteur dans ses bras, de le serrer et de lui dire qu’il ne le laisserait jamais tomber, mais un tel acte était inconcevable. Il ne pouvait pas plus serrer Silas contre lui qu’il ne pouvait serrer un rayon de lune, non que son tuteur fût immatériel, mais parce que cela ne se faisait pas. Il y avait les gens qu’on pouvait prendre dans ses bras, et puis il y avait Silas. »

 

Mon avis :

C’est un conte, un conte délicieux – à la fois sombre (il se passe tout de même dans un cimetière) et joyeux (tous ces défunts ne sont pas tristes et accompagnés de Silas, ils s’occupent au mieux de Nobody « Bod » qui est aimé et protégé)…

Avec eux, Bod va apprendre un maximum de choses pour pouvoir se défendre car ses amis craignent tous que le Jack revienne pour s’en prendre à lui!  C’est bien sûr une façon de dire que l’enfance est une période « entre deux » où les parents apprennent aux enfants un maximum de choses pour qu’ils puissent un jour voler de leurs propres ailes…

J’ai beaucoup aimé ce bouquin et je pense qu’il peut plaire à tout âge…

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Classé dans Littérature anglaise

Lignes de vie / Graham Joyce

Quatrième de couverture :

Une famille de sept soeurs aux vies fondées sur l’amour, la tradition, l’angoisse et l’espoir. Des vies simples et émouvantes auxquelles se mêlent presque imperceptiblement l’étrange et le merveilleux, l’ordinaire et l’extraordinaire. Cassie, la plus jeune des soeurs, a eu un petit garçon de père inconnu et n’a pas eu le courage de le céder à des parents adoptifs. Il est alors décidé que le petit Frank sera élevé par chacune des soeurs, à tour de rôle. Ainsi l’enfant sera-t-il le témoin privilégié de ces vies aux lignes si différentes, dans les drames et les illusions de l’après-guerre. Mais Frank est un enfant particulier, doué d’intuitions étonnantes ; comme sa jeune mère, sensible à des signes invisibles ; comme sa grand-mère, parfois visitée par des apparitions lui annonçant l’avenir…

 

Extraits :

« Cassie Vine, vingt-deux ans à peine, les yeux secs, serre le bébé sans nom sous son manteau et plisse les yeux pour les protéger du vent. Il est midi, trois jours après la Victoire en Europe, et elle attend sous le portique de la National Provincial Bank, sur les marches de pierre blanche, qu’on vienne chercher son enfant. Devant elle gémit la ville de Coventry, brisée par le bombardement. »

« Les hauteurs de la ville étaient en flammes. Des brigades de pompiers luttaient en vain. Les bombes et les flammes avaient détruit les grands magasins. L’eau crachée par les tuyaux dégageait des tourbillons de vapeur évoquant des génies. Les toits vomissaient une fumée bouillonnante, noire comme l’ébène, que le feu éclairait par en dessous. Il faisait trop chaud pour traverser Broadgate. Elle resta en retrait, contemplant les flammes, tandis que ce hideux battement d’ailes de cuir résonnait de nouveau à ses oreilles. Elle distribua des tapes furieuses aux petits démons importuns qui voletaient tout autour d’elle. Puis elle vit son premier cadavre. »

« — Pourquoi des gens voudraient arrêter de se parler ?
Martha alluma sa pipe, secoua l’allumette pour l’éteindre et
la rejeta dans le foyer. Elle souffla un nuage de fumée bleue à l’odeur douce. Frank la scruta à travers la fumée trompeuse qui donnait l’impression que ses yeux larmoyaient. Elle tarda à lui répondre.
— Les fantômes, dit-elle.
— Les fantômes ?
— Oui. On peut transformer quelqu’un en fantôme rien qu’en arrêtant de lui parler. C’est une façon de le tuer, tu vois, de le changer en pierre, mais en s’assurant qu’il soit toujours dans les parages pour pouvoir continuer à le punir. Alors promets-moi de ne jamais faire ça, hein, Frankie ?
— Promis, mamie.
— Promis, mamie. Maintenant, tu peux aller jouer dans ta chambre, j’aimerais bien avoir la paix un moment. »

 

Mon avis :

Quel roman étonnant! Au départ, j’ai pensé « pas vraiment mon genre, je crois que je ne vais pas le finir… » et puis, j’ai continué, continué et je suis tombée sous le charme de cette famille étrange, où le fantôme du père traîne en lisant son journal, où la mère reçoit des visites lui annonçant des évènements à venir et où la plus jeune fille, Cassie, a des « absences » après lesquelles elle ne se souvient pas toujours de ce qu’elle a fait…
Et j’ai aimé ce livre, vraiment… ❤

Ci-dessous, une phrase qui dit mieux que je ne pourrais le dire mon ressenti face à ce livre :

 » Et son écriture est comme une petite musique, qui semble si banale à la première écoute, mais qui s’impose lentement et qu’on ne peut en fin de compte ni quitter ni oublier. Graham Joyce ne se plie jamais à la tentation du grand guignol. Si ses scènes sont fortes, c’est parce qu’il les écrit avec un talent extraordinaire. Pas d’effets spéciaux, rien que le plaisir de raconter les choses, la malice de dérouter le lecteur, la délicatesse de tracer des lignes de vie. » – Jean-Claude Vantroyen

Si vous en voulez plus, suivez ce lien :  Jean-Claude VANTROYEN

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Classé dans Littérature anglaise

Reliques de la nuit / James P. Blaylock

Quatrième de couverture :

La Californie… Hollywood, Sunset Boulevard… Oui, bien sûr. Mais la Californie, ce sont aussi des canyons désolés, balayés par le vent, où la nature est encore intacte. Un pays sauvage, convoité par les promoteurs. C’est là que Peter Travers a acheté une cabane. Une cabane que l’on dit hantée.
Pourquoi s’est-il installé là ? Pour oublier, sans doute. Oublier sa femme, Amanda, qu’il aime encore. Et leur fils David. Bien sûr, maintenant il a Beth. Elle est jeune et jolie, avec elle il pourrait refaire sa vie. Mais toujours, la nuit, vient le hanter cette voix plaintive. Puis ce n’est plus seulement une voix qui le poursuit, mais une vision. Celle d’une femme et d’un enfant qui errent dans le canyon. Fruit de son imagination ? Fantômes surgis du passé ? Prémonition ?
Ou bien Peter est-il en train de perdre la raison ?

 

Extraits :

« Encore une nuit de vent, anormalement chaude pour cette fin novembre, chargée de senteurs d’armoise et de poussière. Rêves d’automne agités. Nuit hantée par les craquements délibérément lents de la carcasse de la vieille maison, par le ferraillement des portes secouées dans leurs cadres, par le susurrement du vent sous l’avant-toit et son ululement dans la cheminée. Les branches des arbres se tordent, se raclent dans le noir. Les feuilles sèches carambolent contre « les moustiquaires des portes et cavalcadent sur l’allée dallée.
La pleine lune veille sur la crête comme un fanal en haut d’un mur noir. Des ombres lunaires dentelées oscillent sur le sol de la cuisine. Peter Travers glisse une allumette contre le manchon d’une lanterne murale à gaz et la flamme surgit en sifflant, transformant les ombres en pâles et fugitifs ectoplasmes. Il verse une mesure de café moulu et de l’eau dans le percolateur posé sur la cuisinière et allume le gaz. »

« L’homme semblait entouré d’un matelas d’air mort, comme si Peter parlait à un mur de néant. Il s’avisa soudain qu’il éprouvait une aversion profonde pour lui et qu’il était sur le point de dire des choses carrément insultantes. Il se persuada de se calmer. Sa patience avait l’épaisseur d’une molécule. L’homme ressemblait à un voyageur de commerce grimaçant venu tout droit de l’enfer, mais il n’avait aucune raison de lui chercher querelle. »

 

Mon avis :

C’est un bon thriller où tout semble plausible et où on glisse insensiblement vers le fantastique… Bien construit, jamais ennuyeux, personnages sympas – enfin pas tous 🙂 heureusement sinon, que deviendrait l’histoire – un vrai plaisir de lecture…

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Classé dans Littérature américaine (USA)

La voix des vagues / Jackie Copleton

Quatrième de couverture :

Lorsqu’un homme horriblement défiguré frappe à la porte d’Amaterasu Takahashi et qu’il prétend être son petit-fils disparu depuis des années, Amaterasu est bouleversée. Elle aimerait tellement le croire, mais comment savoir s’il dit la vérité ?
Ce qu’elle sait c’est que sa fille et son petit-fils sont forcément morts le 9 août 1945, le jour où les Américains ont bombardé Nagasaki ; elle sait aussi qu’elle a fouillé sa ville en ruine à la recherche des siens pendant des semaines. Avec l’arrivée de cet homme, Amaterasu doit se replonger dans un passé douloureux dominé par le chagrin, la perte et le remord.
Elle qui a quitté son pays natal, le Japon, pour les États-Unis se remémore ce qu’elle a voulu oublier : son pays, sa jeunesse et sa relation compliquée avec sa fille. L’apparition de l’étranger sort Amaterasu de sa mélancolie et ouvre une boîte de Pandore d’où s’échappent les souvenirs qu’elle a laissés derrière elle …

 

Extraits :

« Endurance
L’anthropologue Ruth Benedict a un jour déclaré que le fondement de la culture japonaise est la honte et celui de la culture américaine, un certain sens du péché ou de la culpabilité. Dans une société dont la honte est la pierre d’achoppement, perdre la face équivaut à avoir un ego détruit. Par exemple, jadis, les guerriers samouraïs étaient des hommes fiers. Lorsqu’ils étaient trop pauvres pour se payer un repas, ils gardaient un cure-dent aux lèvres pour montrer aux yeux du monde qu’ils venaient de manger. »

« Le vent
Kaze : le vent aussi bien que la pluie sont plus que de simples phénomènes naturels pour les japonais. Il existait une ancienne croyance selon laquelle le vent était créé par les allées et venues de dieux invisibles. En conséquence chez les anciens, tous les vents, hormis les mauvais et les méchants, étaient littéralement -kamikaze- (vents divins) »

« Partager un parapluie
Al-ai-gasa : à l’époque féodale, hommes et femmes en relations intimes n’étaient pas censés se montrer proches l’un de l’autre en public, sans même parler de bras entrelacés ou de mains tenues. Une des rares occasions où ces gestes étaient permis étaient les jours de pluie, quand ils pouvaient jouir de l’intimité d’un parapluie partagé. En conséquence, si un homme proposait un parapluie à une femme, son geste était souvent interprété comme l’expression implicite de son amour pour elle. Depuis lors, un homme et une femme amoureux se décrivent comme partageant un parapluie. »

 

« Il n’existe pas de mot pour ce que nous avons entendu ce jour-là. Il ne doit jamais y en avoir. Donner un nom à ce son risquerait de signifier qu’il pourrait se reproduire. Quel terme serait à même de capturer les rugissements de tous les orages jamais entendus, tous les volcans, tsunamis et avalanches jamais vus en train de déchirer la terre et d’engloutir toutes les villes sous les flammes, les vagues, les vents? Ne trouvez jamais les termes adéquats capables de décrire une telle horreur de bruit ni le silence qui s’était ensuivi. »

 

Mon avis :

L’histoire d’une famille japonaise qui traverse l’Histoire de la seconde guerre mondiale. Le 9 août 1945 est la date fatidique où la Bombe va tomber sur Nagasaki. Et tout sera changé…
Un très beau premier roman : une belle écriture, des personnages vrais auxquels on s’attache, une approche que je pense juste de la culture japonaise, des sentiments éternels dans toutes les cultures…

A lire absolument!

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Classé dans Littérature anglaise

Vénus / Ben Bova

bova-venus
4e de couv.
La surface deVénus est un cauchemar baigné d’acide sulfurique… Pourtant, Van Humphries doit y aller. Son frère aîné y a laissé la vie lors de la toute première mission sur la planète et son père ne lui a jamais pardonné d’avoir survécu. Quand ce dernier offre plusieurs millions à qui partira récupérer le corps de son fils, Van Humphries se porte volontaire. Ce qu’il va découvrir sur Vénus changera tout, l’avenir de l’homme mais également son propre destin…

 

Extrait :
« – Parce que nous reviendrons en disant : Oui ! Vous avez raison. Vénus est un désastre naturel… La Terre est un désastre créé par l’homme. Et ce que les hommes font, ils peuvent le défaire !
(…)
– Si les actions de l’homme provoquent l’effet de serre, les actions de l’homme peuvent le réparer. »

 

Bon roman SF de facture classique, écriture facile et agréable, en somme un récit d’exploration de la planète Vénus agrémenté d’une histoire de vendetta entre les personnages principaux… J’ai pensé à « 20 000 lieues sous les mers » que j’ai adoré lorsque j’étais enfant et que je relis de temps en temps avec plaisir… ce bouquin-ci m’a fait le même effet… le microcosme du vaisseau spatial, la difficulté d’entente entre les caractères des personnages et la découverte d’un monde (imaginaire, certes, et qui date un peu – 2000 – mais c’est un roman)…

4-tres-bon

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Classé dans Littérature américaine (USA)